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Cybercriminalité au Mali : Deux organisations sous enquête pour incitation à la violence

La justice malienne a annoncé l’ouverture d’une enquête contre les responsables de deux organisations pour avoir annoncé la mise en place « d’organes et institutions parallèles aux autorités de la transition ». Cette décision a été rendue publique par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Adama Coulibaly, et relayée par plusieurs médias locaux, dont l’Agence malienne de presse (Amap), lundi.

Adama Coulibaly a précisé dans un communiqué que les organisations en question, dénommées Panel des Démocrates Maliens et Convergence pour une Transition Civile, sont dénuées de toute existence juridique. Ces groupes auraient tenu des propos dans le cyberespace susceptibles de troubler l’ordre public, ce qui pourrait constituer une infraction d’atteinte au crédit de l’État.

Selon Coulibaly, ces organisations ont appelé à la mise en place d’organes et d’institutions parallèles aux autorités de la transition. Elles sont accusées d’inciter d’autres organisations et les citoyens à participer à une entreprise visant à porter atteinte à la sûreté de l’État. Les responsables de ces groupes pourraient ainsi être poursuivis pour atteintes au crédit et à la sûreté de l’État, incitation à la violence et au crime par le biais d’un système d’information, conformément à la Loi n°2019-056 du 5 décembre 2019 sur la cybercriminalité.

Les organisations visées par cette enquête avaient, la semaine dernière, appelé à la mise en place d’un gouvernement civil et d’un parlement d’union nationale en exil, ainsi qu’à une mobilisation contre les autorités militaires au pouvoir. Leur objectif déclaré est de rétablir l’ordre constitutionnel au Mali.

Cet appel survient après que les autorités militaires ont organisé un dialogue « inter-maliens », dont les recommandations ont été présentées au chef de la Transition, Assimi Goïta, le 13 mai. Parmi les principales recommandations figurent la prorogation de la transition pour une période supplémentaire de 2 à 5 ans et l’éligibilité de Goïta à la prochaine présidentielle. Le Panel des Démocrates Maliens a rejeté ce dialogue ainsi que ses recommandations.

L’annonce de l’enquête a suscité diverses réactions au sein de l’opinion publique malienne. Les partisans des autorités de transition estiment que cette enquête est nécessaire pour maintenir l’ordre et la stabilité. En revanche, les opposants craignent une restriction des libertés d’expression et d’association sous le prétexte de sécurité nationale.

La suite de cette enquête et les éventuelles poursuites judiciaires contre les responsables de ces organisations seront scrutées de près, tant par les acteurs politiques nationaux que par la communauté internationale. Le développement de cette affaire pourrait avoir des répercussions significatives sur le climat politique et social au Mali dans les mois à venir.

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