Manifestation à Ouagadougou : Les Burkinabè exigent la délocalisation de l’ambassade de France

Des centaines de personnes ont manifesté vendredi devant les locaux de l’ambassade de France à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour exiger la délocalisation des bureaux de la représentation diplomatique française, jugés trop proches de la Présidence burkinabè. La manifestation a été constatée par le correspondant d’Anadolu sur place.
Organisée par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), la manifestation fait suite à un ultimatum lancé début juin, dont la date butoir était le 30 du même mois, selon Ibrahim Kaboré, membre du secrétariat de la CNAVC. Les manifestants, munis de drapeaux burkinabè et russes, ont scandé des slogans hostiles à la France. La police burkinabè a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène, mais ceux-ci se sont repliés aux alentours de l’ambassade, poursuivant leur mouvement.
Les manifestants ont souligné que la proximité entre l’ambassade de France et la présidence du Burkina Faso représente une source d’insécurité pour les autorités de la transition, notamment le président Ibrahim Traoré. « La position de l’ambassade de France jouxtant la Présidence du Faso n’offre aucune sécurité à nos autorités. Nous prenons donc la Communauté nationale et internationale à témoin, et nous devons prendre nos responsabilités devant l’histoire », a déclaré Ibrahim Kaboré.
Un jeune manifestant a affirmé à Anadolu : « Nous n’avons pas peur des gaz lacrymogènes. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout pour protéger le capitaine Ibrahim Traoré. » Depuis le coup d’État du 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou se sont considérablement dégradées.
Le Burkina Faso a exigé et obtenu le départ de l’ambassadeur français Luc Hallade en janvier 2023, suivi du retrait de l’armée française en février 2023. En mai 2024, le gouvernement burkinabè a suspendu des travaux de construction de bâtiments et d’ouvrages de stockage de carburant au sein de la résidence de l’ambassadeur de France à Ouagadougou. Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), ces chantiers n’avaient pas obtenu l’autorisation des autorités compétentes.