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OIM et retour volontaire : Plus de 4 000 migrants rapatriés de Tunisie en 2024

Depuis le début de l’année 2024, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a orchestré le « retour volontaire » de plus de 4 100 migrants depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine. Ce chiffre représente une augmentation significative par rapport aux 2 557 rapatriements réalisés durant toute l’année 2023, marquant une hausse de près de 60 %. Cette montée en flèche des retours est attribuée à un climat de violences et d’expulsions accrues contre les migrants subsahariens en Tunisie.

Le 23 juillet 2024, 162 migrants burkinabés ont été rapatriés en toute sécurité et dignité vers leur pays d’origine, grâce au programme de retour volontaire de l’OIM. Ce groupe fait partie des plus de 4 000 migrants ayant bénéficié de ce programme depuis janvier, avec une majorité d’hommes originaires de Gambie, du Burkina Faso, et de Guinée.

En comparaison, l’année 2023 avait déjà enregistré une hausse de 45 % des retours volontaires par rapport à 2022, illustrant une tendance inquiétante.

La situation des migrants subsahariens en Tunisie s’est gravement détériorée depuis le discours controversé du président Kaïs Saïed en février 2023, qui a exacerbé les tensions raciales et entraîné un harcèlement systématique des exilés. Des milliers de migrants ont été raflés dans les rues de Sfax et abandonnés dans le désert à la frontière libyenne ou algérienne, où des dizaines sont morts de soif, selon les associations locales.

Les expulsions collectives illégales se poursuivent, avec des témoignages d’arrestations générales dans les rues, les commerces, et même les domiciles privés. Les migrants sont souvent victimes de violences physiques et de confiscations de leurs biens personnels.

Certains migrants sont directement remis aux autorités libyennes, où ils risquent des traitements inhumains dans les prisons, y compris des violences, des viols, et des extorsions. Le processus d’échange entre policiers tunisiens et milices libyennes se fait en toute discrétion, souvent dans des conditions extrêmes pour les migrants.

Le programme de retour volontaire de l’OIM offre un soutien complet aux migrants à leur arrivée dans leur pays d’origine, incluant le transport, l’hébergement, et une assistance pour la réintégration, comme la création de commerces ou d’entreprises. Cependant, de nombreux rapatriés, comme Ibrahim de Guinée, font face à des difficultés majeures pour accéder à cette aide et réintégrer leur pays d’origine, ce qui pousse certains à envisager de nouveaux départs vers l’Europe.

La montée des retours volontaires et la détérioration des conditions de vie pour les migrants en Tunisie soulignent l’urgence d’une réponse humanitaire coordonnée et d’un soutien renforcé pour ceux qui sont contraints de quitter leur pays. L’OIM continue de jouer un rôle crucial dans la gestion de cette crise migratoire, tout en mettant en lumière les défis persistants liés à la réintégration des rapatriés.

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