Affrontement diplomatique : le Niger accuse la France de promouvoir le terrorisme au Sahel
Lors de la 79e Assemblée générale de l’ONU, le ministre nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération, Bakary Yaou Sangaré, a vivement critiqué la France, l’accusant de mener une « nouvelle stratégie de recolonisation » et de soutenir activement le terrorisme au Sahel. Il a dénoncé l’ingérence française dans la région, qu’il accuse de financer, armer, et former des groupes terroristes.
Un contexte de crise sécuritaire prolongée au Sahel
Le ministre Sangaré a souligné que le Sahel, depuis plus de dix ans, fait face à une grave crise sécuritaire, menaçant l’existence même des États de la région. Selon lui, certaines puissances occidentales, en particulier la France, jouent un rôle central dans cette instabilité en soutenant indirectement le terrorisme. Il a réitéré la condamnation du Niger envers ces actes hostiles.
L’implication de la France et l’Ukraine visée
Au cœur des critiques du ministre figure une accusation spécifique contre la France, qu’il accuse de former des groupes terroristes au Sahel et de contribuer à la déstabilisation de la région. Il a également évoqué l’attaque de la localité de Tinzawatene au Mali, affirmant que l’Ukraine a soutenu activement la coalition terroriste responsable de cette attaque.
Des accusations récurrentes contre la France
Ces nouvelles accusations contre la France interviennent dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Niamey et Paris. En août 2023, le président de la Transition du Niger, Abdourahamane Tiani, avait déjà pointé du doigt la France pour ses supposés efforts de déstabilisation du Niger. Le Quai d’Orsay avait rapidement démenti ces accusations, tout comme l’État-major des Armées françaises, qui avait nié l’existence de toute base militaire au Bénin ou tout lien avec des activités terroristes.
Détérioration des relations franco-nigériennes
Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les relations entre le Niger et la France n’ont cessé de se dégrader. Paris a refusé de reconnaître les nouvelles autorités nigériennes et a soutenu activement les sanctions imposées par la CEDEAO, y compris la menace d’une intervention militaire. En réponse, le gouvernement nigérien a dénoncé l’accord militaire avec la France et a exigé le retrait des troupes françaises stationnées sur son sol, marquant ainsi un tournant dans la coopération entre les deux pays.