Cameroun : Les autorités interdisent toute discussion sur l’état de santé du président Paul Biya
Les médias camerounais sont désormais soumis à une interdiction stricte concernant la couverture de l’état de santé du président Paul Biya. Les autorités du pays ont mis en garde contre la propagation de rumeurs et de fausses informations, soulignant que ces discussions sont désormais perçues comme une menace pour la sécurité nationale.
Dans un communiqué officiel diffusé le 10 octobre 2024, les autorités camerounaises ont clairement exprimé leur position : « Depuis un certain temps, des personnes sans scrupule inondent les médias et les réseaux sociaux de nouvelles mensongères sur l’état de santé du président de la République. » Le texte accuse ces personnes de vouloir semer la confusion au sein de la population et de créer une incertitude politique dans le pays.
Le ministre DCC et le porte-parole du gouvernement, MINCOM, ont également pris la parole pour dénoncer ces dérives médiatiques. Ils ont insisté sur le fait que « le chef de l’État est la première institution de la République », et que toute spéculation autour de son état de santé relève désormais du domaine de la sécurité nationale. À partir de cette date, les débats ou les commentaires sur ce sujet sont formellement interdits, que ce soit dans les médias privés ou sur les réseaux sociaux.
Le communiqué demande également à chaque gouverneur du Cameroun de mettre en place des cellules de veille au sein des services compétents pour surveiller et enregistrer toutes les émissions ou débats portant sur le président Paul Biya. Ces cellules auront pour mission d’identifier les auteurs de « commentaires tendancieux » et de s’assurer que les discussions sur l’état de santé du président ne deviennent plus un sujet de débat public.
Les autorités camerounaises considèrent que la propagation de rumeurs sur l’état de santé du président Paul Biya vise à déstabiliser le pays. En interdisant ces discussions, elles souhaitent protéger la stabilité politique et sociale du Cameroun. Selon elles, les informations non vérifiées et les spéculations créent un climat de méfiance, non seulement envers le président, mais aussi envers les institutions de la République.
Cette interdiction a suscité des réactions mitigées. Si certains soutiennent que le président, en tant qu’institution suprême, doit être protégé des attaques médiatiques infondées, d’autres s’inquiètent pour la liberté d’expression dans le pays. Les médias camerounais sont maintenant confrontés à une ligne de conduite stricte, sous peine de sanctions sévères. Les observateurs s’interrogent également sur l’impact de cette mesure sur la transparence et la responsabilité publique des dirigeants.