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Conakry choisit la CEDEAO : les raisons d’un refus d’intégration à l’AES

Sous le régime militaire de Mamadi Doumbouya, la Guinée a récemment été au centre de discussions sur son rôle dans les dynamiques sous-régionales en Afrique de l’Ouest. Alors que certains de ses voisins, comme le Mali et le Burkina Faso, ont choisi de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES), la Guinée a décidé de maintenir son ancrage au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La position de la Guinée est claire : elle ne souhaite pas intégrer l’AES, malgré des histoires récentes similaires avec ses voisins. Le Premier ministre guinéen, Bay Oury, a affirmé que la Guinée ne partage pas la vision de ses homologues concernant l’intégration sous-régionale. « Il ne faut pas se détourner de l’organisation qui existe depuis plus de 50 ans. Elle a des faiblesses, mais nous sommes conscients de notre responsabilité », a-t-il déclaré. Ce choix s’inscrit dans une volonté de travailler à la réforme de la CEDEAO, plutôt que d’abandonner cette institution.

La Guinée souhaite voir la CEDEAO évoluer pour mieux répondre aux besoins actuels des États membres. « Nous restons et voulons que la CEDEAO se réforme de l’intérieur, soit plus en phase avec les besoins et les problématiques actuelles », a souligné Bay Oury lors d’une interview. Cela indique une volonté de coopération et de dialogue, plutôt qu’un départ vers une nouvelle structure comme l’AES, que le Premier ministre a qualifiée de potentielle « sous-organisation dans le cadre de la CEDEAO ».

Sur le plan sécuritaire, Bay Oury a reconnu que tous les pays de la région ont leur part de responsabilité dans la situation actuelle. Il a pointé du doigt l’inefficacité de la CEDEAO dans ce domaine, mais il reste déterminé à mettre en place une dynamique de coopération avec les autres acteurs régionaux pour aborder les enjeux sécuritaires qui préoccupent la région. La Guinée aspire à jouer un rôle constructif dans ce cadre.

Il est important de rappeler qu’après le coup d’État qui a porté Mamadi Doumbouya au pouvoir, la Guinée a été confrontée à des sanctions de la CEDEAO et d’autres organisations internationales. Contrairement à d’autres pays qui ont choisi de défier ces sanctions, la Guinée a opté pour une approche plus flexible, permettant finalement la levée des sanctions. Aujourd’hui, Conakry cherche à regagner la confiance de ses partenaires internationaux, ayant été réintégrée à la Francophonie, bien qu’elle demeure sous surveillance.

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