Conflit Israël-Hezbollah : Les migrants Africains abandonnés en pleine guerre
Alors que la guerre fait rage au Liban, de nombreux pays ont entamé l’évacuation de leurs ressortissants, laissant derrière eux des migrants africains sans ressources ni abri. Parmi eux, 80 femmes originaires de Sierra Leone se sont retrouvées sans aide, errant d’une ville à l’autre après la confiscation de leurs passeports par leurs employeurs.
Mary Koroma, une migrante sierra-léonaise, raconte son calvaire : « Je suis venue ici pour travailler afin de subvenir aux besoins de ma famille et de mes enfants. Mais depuis la guerre, je n’ai plus d’emploi. Il n’y a de travail nulle part à cause de la guerre. » Mary travaillait dans le village de Kounine, mais les bombardements intensifs l’ont poussée à fuir vers Beyrouth. Même là, la situation n’a fait qu’empirer avec les bombardements qui ont touché Sabra deux mois après son arrivée.
Ces femmes, hébergées dans un refuge, n’ont pas les moyens de financer leur évacuation. Le système de la Kafala, encore en vigueur au Liban, permet aux employeurs de confisquer les passeports des travailleurs migrants, les privant ainsi de toute possibilité de quitter le pays. Dia Haj Shahin, une militante libanaise, souligne le drame que cela représente : « Nous avons recueilli toutes les informations sur chacune des personnes que nous avons prises en charge, en vue d’entamer le processus de rapatriement avec les services d’immigration. Le problème, c’est qu’elles n’ont ni passeport, ni photo, et ont perdu contact avec leurs employeurs. »
L’OIM tire la sonnette d’alarme sur le sort des 170 000 travailleurs migrants au Liban, dont une grande majorité sont des employées de maison venues d’Éthiopie, du Kenya, du Sri Lanka, du Soudan et des Philippines. La guerre, combinée aux conditions de travail souvent abusives, place ces travailleurs dans une situation désespérée, aggravée par l’absence de documents officiels, rendant leur évacuation complexe et incertaine.
Face à cette situation, la communauté internationale est appelée à intervenir pour garantir la sécurité et les droits des travailleurs migrants pris dans l’enfer de la guerre libanaise.