Côte d’Ivoire : Dissolution des associations syndicales estudiantines et mesures de sécurité renforcées sur les campus

Le Conseil national de sécurité de Côte d’Ivoire, réuni ce jeudi sous la présidence du chef de l’État Alassane Ouattara, a pris une décision historique en annonçant la dissolution de toutes les associations syndicales estudiantines du pays. Cette décision intervient après une série d’incidents violents survenus sur les campus, dont l’assassinat de deux étudiants membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).
Dans le cadre de cette décision, le Conseil national de sécurité a également décidé de maintenir une présence policière renforcée sur les campus jugés à risque, afin de garantir un climat de sécurité propice à l’enseignement de qualité. L’objectif est de restaurer la tranquillité au sein des établissements universitaires pour assurer une administration plus sereine et sécurisée de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire.
Ces mesures drastiques font suite à l’assassinat de deux membres de la FESCI, dont les auteurs ont été identifiés comme appartenant eux-mêmes à cette fédération. Depuis le début de cette affaire, qui a bouleversé la Côte d’Ivoire fin septembre, des actions judiciaires ont été engagées. Le Conseil national de sécurité a indiqué que 17 étudiants, dont Kambou Sié, le Secrétaire général national de la FESCI, ont été interpellés et déférés au Parquet d’Abidjan-Plateau dans le cadre de l’enquête.
En parallèle, les forces de sécurité ont procédé à l’interpellation de 28 autres étudiants à l’issue d’opérations de déguerpissement menées dans les cités universitaires d’Abidjan et de Bouaké. Ces interventions ont également conduit à l’expulsion de près de 5 000 personnes logées de manière irrégulière dans les cités universitaires d’Abidjan, Nouaké et Daloa.
Les autorités ont saisi un lot important d’armes blanches, dont 107 machettes, ainsi que des grenades et d’autres matériels, parmi lesquels des uniformes militaires des Forces de Défense et de Sécurité. Ces saisies témoignent de la gravité de la situation sécuritaire sur les campus. Plusieurs commerces illégaux ont été détruits, de même que des fumoirs, une maison close, un tunnel de torture et les quartiers généraux de la FESCI et du Comité des Élèves et Étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) à Abidjan, Daloa et Bouaké.
Cette affaire a provoqué une onde de choc en Côte d’Ivoire, relançant le débat sur la sécurité et les violences dans le milieu universitaire. Les décisions prises par le Conseil national de sécurité visent à apaiser la situation et à rétablir l’ordre, mais elles soulèvent également des interrogations quant à l’avenir des associations estudiantines et à la gestion des tensions sur les campus.
La dissolution des syndicats étudiants et la présence accrue des forces de sécurité marquent un tournant dans la gestion des affaires universitaires en Côte d’Ivoire. Les autorités semblent déterminées à tourner la page des violences pour garantir un cadre éducatif sécurisé et stable, à l’approche de la rentrée académique. Toutefois, les répercussions de ces mesures sur la dynamique sociale et politique au sein des universités resteront à observer.