Guinée : l’Onu et l’UA « alarmés » par le sort de deux activistes disparus

Depuis juillet 2024, deux activistes guinéens, Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla, alias Foniké Manguè, sont portés disparus après avoir été arrêtés par un groupe armé à Conakry. Leur sort inquiète profondément les experts indépendants des droits humains de l’ONU et de la Commission africaine des droits de l’homme, qui ont publié un communiqué le jeudi, appelant les autorités guinéennes à agir rapidement pour élucider cette affaire.
Le 7 juillet 2024, un groupe d’environ dix hommes armés, dont des militaires, a fait irruption au domicile des deux activistes. Ils ont été emmenés de force dans un véhicule blindé des forces spéciales guinéennes, puis transférés au centre de détention de l’île de Kassa. Depuis cet incident, aucune information officielle n’a été donnée par les autorités concernant leur localisation ou leur état de santé, plongeant leurs familles dans une profonde inquiétude.
Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla sont connus pour leur engagement au sein de l’organisation Tournons La Page Guinée (TLP-Guinée) et du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Selon les experts de l’ONU, leur disparition pourrait être directement liée à leur rôle en tant que défenseurs des droits humains et militants pour la démocratie en Guinée. L’ONU craint qu’ils soient victimes de torture, de mauvais traitements, voire d’exécutions extrajudiciaires, en raison de leurs activités politiques.
Les experts des droits humains ont exhorté les autorités guinéennes à clarifier rapidement la situation de M. Bah et M. Sylla, à garantir leur libération immédiate et à veiller à leur protection. Ils soulignent également que ces disparitions forcées ont un effet dissuasif sur l’ensemble de la communauté des défenseurs des droits humains en Guinée, compromettant ainsi leur capacité à mener leur travail essentiel pour la société civile.
Outre les disparitions forcées, des inquiétudes ont été soulevées concernant les conditions inhumaines de détention en Guinée, avec des allégations de décès de détenus en raison d’un manque de soins médicaux adéquats. Ces violations des droits humains accentuent la pression internationale sur le gouvernement guinéen pour qu’il prenne des mesures concrètes.
Les experts de l’ONU et de la Commission africaine des droits de l’homme appellent à des actions concertées pour mettre fin à ces pratiques inacceptables, en particulier à l’approche du premier Congrès mondial sur les disparitions forcées. La communauté internationale est invitée à soutenir les efforts visant à garantir la justice pour les victimes et à protéger les défenseurs des droits humains en danger.
Les disparitions de Mamadou Billo Bah et Foniké Manguè illustrent tragiquement la répression des activistes en Guinée, mettant en lumière la nécessité d’une mobilisation rapide pour éviter que d’autres défenseurs des droits humains ne subissent un sort similaire.