L’épidémie de fièvre de Marburg au Rwanda : la situation sous contrôle selon les autorités de santé

L’épidémie de fièvre de Marburg, une maladie similaire à Ebola, qui sévit au Rwanda est désormais maîtrisée, a déclaré ce jeudi Jean Kaseya, directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique). Le Rwanda a signalé l’épidémie le 27 septembre, avec un bilan de 13 décès jusqu’à présent.
Depuis le début de l’épidémie, les autorités rwandaises ont déployé une réponse ferme pour contenir la propagation du virus. Jean Kaseya a félicité le pays pour ses efforts, notamment la mise en place d’un mécanisme rigoureux de suivi des contacts. Selon lui, le risque de propagation du virus en dehors du Rwanda est extrêmement faible : « Aucun contact ne peut quitter le Rwanda par avion, car ils sont surveillés quotidiennement. »
Malgré ces mesures strictes, les États-Unis ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs, incitant à reconsidérer les déplacements non essentiels vers le Rwanda. Jean Kaseya a critiqué cette décision, estimant qu’elle n’était pas justifiée. Il a également regretté que le CDC américain n’ait pas consulté les autorités africaines ou rwandaises avant d’émettre cet avis. « Le Rwanda ne devrait pas être pénalisé pour sa transparence dans la gestion de l’épidémie », a-t-il ajouté.
Le Rwanda a déjà confirmé 58 cas de fièvre de Marburg, dont 12 personnes ont guéri. Le ministre de la Santé, Sabin Nsanzimana, a annoncé que plus de 200 personnes, notamment des travailleurs de la santé et des intervenants d’urgence, ont été vaccinées avec les doses expérimentales fournies par le Sabin Vaccine Institute, basé aux États-Unis. Ce vaccin est administré aux personnes ayant été en contact avec des cas confirmés pour contenir la propagation.
Comme le virus Ebola, le virus de Marburg est transmis par des chauves-souris frugivores et se propage par contact direct avec les fluides corporels de personnes infectées ou des surfaces contaminées. L’absence de traitement spécifique fait du virus une menace sérieuse, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 88 %.
Les symptômes de la fièvre de Marburg incluent la fièvre, des douleurs musculaires, des vomissements, des diarrhées, et dans les cas graves, une perte de sang massive entraînant la mort. En réponse à l’épidémie, les autorités rwandaises ont pris des mesures strictes, notamment la suspension des écoles et des visites d’hôpitaux, ainsi que des restrictions sur les rassemblements publics et les funérailles. Les veillées à domicile sont interdites si le décès est lié à la maladie.
Le virus de Marburg a été identifié pour la première fois en 1967, lors d’épidémies simultanées à Marburg, en Allemagne, et à Belgrade, en Serbie, après que des chercheurs aient été exposés à des singes infectés. Des foyers ont également été signalés dans plusieurs pays africains tels que la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, et l’Angola.