Mozambique : Près de 17 millions d’électeurs appelés à choisir le successeur du président Filipe Nyusi
Près de 17 millions d’électeurs mozambicains sont attendus aux urnes ce mercredi pour élire le successeur du président Filipe Nyusi, arrivé à la fin de son second mandat. Ces élections permettront également de désigner 250 députés et les membres des assemblées provinciales, dans un pays confronté à des défis majeurs.
Les principaux candidats en lice
Le Front de libération du Mozambique (FRELIMO), parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, a désigné David Chapo comme candidat à la présidence. Âgé de 47 ans, Chapo est l’ancien gouverneur de la province d’Inhambane, une région touristique clé pour l’économie du pays. Cependant, il fait face à une concurrence de taille avec Venacio Mondlane, candidat indépendant soutenu par le Parti optimiste pour le développement du Mozambique (PODEMOS). Mondlane, ingénieur forestier et banquier, a mené une campagne dynamique sous le slogan « Sauvez le Mozambique, ce pays est le nôtre ».
Parmi les autres candidats, Lutero Simango représente le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), un parti axé sur la jeunesse et l’emploi, tandis qu’Ossufo Momade, leader de la Résistance nationale du Mozambique (RENAMO), aspire à succéder au charismatique Afonso Dhlakama, décédé en 2018.
Des enjeux cruciaux pour le pays
Le Mozambique fait face à une insurrection djihadiste dans la province de Cabo Delgado, au nord du pays, depuis 2017. Cette situation a contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir, bien que près de 600 000 d’entre elles soient récemment retournées dans leurs communautés dévastées. Le développement de projets gaziers cruciaux pour l’économie, tels que ceux de TotalEnergies, a été retardé par ces attaques, ce qui constitue un enjeu central pour les candidats.
Le pays est également touché par des niveaux élevés de chômage et d’insécurité alimentaire, exacerbés par la sécheresse causée par El Niño. Près de 1,3 million de Mozambicains sont en proie à une crise alimentaire aiguë, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le FRELIMO, malgré sa longévité au pouvoir, a été ébranlé par plusieurs scandales de corruption, dont l’affaire des « obligations thon », qui a coûté au pays 2 milliards de dollars en dette cachée.
Le processus électoral
Les résultats partiels seront annoncés au fur et à mesure du dépouillement, et les résultats officiels seront publiés dans les 15 jours suivant l’élection. Les partis auront alors la possibilité de déposer des recours auprès du Conseil constitutionnel.
Ces élections revêtent une importance capitale pour l’avenir du Mozambique, un pays riche en ressources naturelles mais confronté à des défis sécuritaires, économiques et politiques majeurs.