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Tunisie : Le président sortant Saied donné vainqueur …

Le président sortant de la Tunisie, Kais Saied, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de dimanche, remportant plus de 89% des voix, selon des sondages à la sortie des urnes. Sa victoire, cependant, soulève des préoccupations quant à la légitimité du scrutin en raison d’un taux de participation très faible et de l’accusation de dérive autoritaire par l’opposition et des organisations de la société civile.

Selon l’institut Sigma Conseil, Kais Saied a obtenu 89,2% des suffrages dès le premier tour. Son principal concurrent, Ayachi Zammel, a seulement récolté 6,9%, tandis que le député Zouhair Maghzaoui a obtenu 3,9% des voix. Ce scrutin a été marqué par une participation de 27,7%, le taux le plus bas pour un premier tour depuis le renversement de Ben Ali en 2011, indiquant une désaffection notable des électeurs vis-à-vis du processus électoral.

Le président de l’Isie, Farouk Bouasker, a qualifié ce taux de « respectable », malgré les critiques sur le caractère faussé de l’élection. Les observateurs notent que seuls Zammel et Maghzaoui, considérés comme des candidats secondaires, avaient été autorisés à se présenter, après que d’autres candidats, jugés plus menaçants pour Saied, aient été écartés pour des irrégularités présumées.

L’opposition tunisienne, ainsi que des ONG nationales et internationales, ont dénoncé un scrutin inéquitable. Ayachi Zammel, en particulier, n’a pas pu mener de campagne en raison de son emprisonnement, ce qui soulève des questions sur la liberté de la presse et l’expression politique dans le pays. Selon l’analyste Hatem Nafti, « la légitimité de l’élection est forcément entachée » et la participation très faible est alarmante.

Après l’annonce des résultats, environ 400 partisans de Saied sont sortis dans les rues de Tunis pour célébrer sa victoire, brandissant des drapeaux et chantant des slogans de soutien. Oumayma Dhouib, une jeune femme de 25 ans, a exprimé sa joie, affirmant être « convaincue par ses idées et sa politique ».

Depuis son élection en 2019, Saied, qui a promis d’éradiquer la corruption et de restaurer l’ordre, a concentré les pouvoirs entre ses mains, suscitant des accusations de dérive autoritaire. Les critiques notent qu’il s’est concentré sur la répression de ses opposants, notamment le parti islamo-conservateur Ennahdha. Des arrestations de syndicalistes, militants et avocats ont été signalées, laissant penser à un climat de peur et d’intimidation.

Human Rights Watch a rapporté qu’actuellement, « plus de 170 personnes sont détenues pour des motifs politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux », ce qui soulève des inquiétudes quant à la protection des droits humains en Tunisie.

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