Comment l’Afrique est perçue par la politique américaine : Un regard critique

Depuis plusieurs années, la politique étrangère des États-Unis n’a pas accordé à l’Afrique la priorité qu’elle mérite. Si les discours se veulent rassurants, la réalité des actions concrètes sur le terrain semble bien moins ambitieuse.
Charles Ray, ancien diplomate américain, estime que toute action américaine sur le continent africain est souvent guidée par un « style de leadership transactionnel et égocentrique ». Ce mode de gouvernance place souvent les intérêts américains avant ceux des partenaires africains, plutôt que de favoriser des collaborations véritablement mutuellement bénéfiques.
Pour comprendre cette situation, il faut prendre en compte l’évolution de la politique étrangère des États-Unis. Depuis plusieurs années, l’Afrique est perçue principalement à travers le prisme de la lutte contre des rivaux géopolitiques, notamment la Russie et la Chine.
L’engagement américain en Afrique, plutôt que d’être axé sur des partenariats de long terme et des investissements dans le développement durable, semble davantage répondre à des préoccupations stratégiques.
Même sous l’administration de Joe Biden, qui a qualifié l’Afrique de « partenaire clé », les actions concrètes ont été rares. L’ancien diplomate Charles Ray souligne que, bien que des déclarations ont été faites, elles n’ont pas été suivies d’initiatives significatives.
Cette lacune dans l’engagement pratique a poussé plusieurs experts à remettre en question l’approche globale de l’Amérique envers le continent. En effet, si l’administration Biden a pris des engagements verbaux, ces derniers n’ont pas suffi à inverser la tendance d’une politique étrangère américaine moins axée sur les besoins réels de l’Afrique.
Le mandat de Donald Trump, précédant celui de Biden, a laissé un héritage de désengagement en Afrique. Durant son mandat, Trump a adopté une politique de « l’Amérique d’abord » qui a conduit à une réduction notable du financement des projets africains.
Le président républicain a d’ailleurs été critiqué pour ignorer le continent africain, n’ayant jamais posé le pied en Afrique pendant toute la durée de sa présidence. Un désengagement que beaucoup ont interprété comme un signe du manque d’intérêt des États-Unis pour les problématiques africaines.
La montée en puissance de la Chine sur le continent africain, avec des investissements massifs dans les infrastructures et des prêts à long terme, a incité les États-Unis à revoir leur stratégie. Face à l’influence croissante de la Chine, les administrations américaines ont lancé plusieurs initiatives pour accroître les investissements en Afrique. Toutefois, ces initiatives restent limitées par rapport aux ressources et aux ambitions chinoises.