Extradition de l’ancien président de la Transition Paul-Henri Damiba : la société civile burkinabè interpelle le Togo
L’ancien président de la Transition burkinabè, Paul-Henri Damiba, exilé à Lomé depuis octobre 2022, fait face à de nouvelles pressions. Accusé de tentative de déstabilisation par les autorités burkinabè, il est désormais au cœur d’un appel à extradition lancé par une organisation de la société civile.
Le mercredi 14 novembre 2024, le mouvement Pyramide, une organisation de la société civile burkinabè, a exhorté les autorités togolaises à extrader l’ancien président. Selon leur communiqué, Damiba est accusé d’avoir orchestré une tentative de déstabilisation contre le gouvernement actuel du Burkina Faso.
« Compte tenu de la gravité des faits reprochés, Pyramide appelle le gouvernement togolais à extrader l’ancien président Damiba vers le Burkina Faso, afin qu’il puisse répondre de ces accusations devant la justice, avec la garantie de ses droits de défense », indique le texte.
Pyramide qualifie les accusations de « haute trahison » et de « crime imprescriptible ». L’organisation insiste sur le fait que si ces allégations sont avérées, elles témoigneraient d’une menace sérieuse contre la stabilité du Burkina Faso. Elle rappelle également que le Togo ne devrait pas « servir de base arrière pour des entreprises de déstabilisation » visant des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Exilé à Lomé après sa destitution en septembre 2022, Paul-Henri Damiba a été cité dans une tentative présumée de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger. En novembre 2024, il a été radié des rangs de l’armée burkinabè aux côtés d’autres hauts responsables, dont Evrard Somda, ancien chef de la gendarmerie.
La demande d’extradition soulève des interrogations quant à l’avenir de Damiba et au rôle du Togo dans cette affaire. Les autorités togolaises, jusque-là silencieuses, seront-elles prêtes à céder à cette pression internationale ?