Libye : Des hommes armés enlèvent femmes et enfants migrants en mer
Le 28 novembre dernier, un incident choquant s’est déroulé dans les eaux internationales au large des côtes libyennes, attirant l’attention sur la situation dramatique des migrants tentant de fuir la Libye. Des hommes armés, prétendant être membres de la garde côtière libyenne, ont attaqué un navire transportant des migrants à bord de radeaux de fortune, provoquant une scène de terreur et de confusion au milieu de la Méditerranée.
Alors que les migrants tentaient de fuir la Libye pour chercher une vie meilleure en Europe, leur traversée a été brutalement interrompue par un bateau armé. Ces assaillants ont ouvert le feu, tirant en l’air et dans l’eau pour semer la panique parmi les passagers.
Selon Fulvia Conte, responsable des secours à bord du navire humanitaire Geo Barents de Médecins Sans Frontières (MSF), les hommes armés ont menacé les réfugiés et provoqué une grande peur à bord des radeaux. « Des hommes armés ont menacé les personnes sur les radeaux, tirant en l’air et dans l’eau, effrayant les 70 personnes qui ont sauté à l’eau. L’équipe de MSF a réussi à sauver tout le monde de l’eau et du canot, mais le bateau de patrouille est parti avec 29 femmes et enfants en direction de la Libye », a-t-elle précisé.
Les secouristes de MSF ont réagi promptement en sauvant la majorité des passagers tombés à l’eau. Cependant, la situation a pris un tournant tragique lorsque les assaillants ont quitté les lieux en emmenant avec eux 29 femmes et enfants. Une situation qui a plongé les rescapés dans un état de choc et d’impuissance. Mara Eliana Tunno, psychologue à bord du Geo Barents, a rapporté les témoignages bouleversants des migrants : « Les personnes à bord nous disent qu’elles ont été traitées violemment, torturées, abusées et ont vécu dans des conditions inhumaines terribles en Libye. »
Ces déclarations poignantes soulignent l’horreur vécue par les migrants avant même de prendre le large, avec des témoignages faisant état de violences et d’abus subis dans les centres de détention en Libye, où de nombreux réfugiés sont enfermés dans des conditions déplorables. La Libye, en tant que point de transit, est devenue un lieu de souffrance pour ces personnes vulnérables, fuyant des guerres, des persécutions et des situations économiques désastreuses.
Cet incident tragique est un cri d’alarme face à la situation des migrants fuyant la Libye. La Méditerranée, qualifiée de fosse commune par les Nations Unies, est devenue le théâtre de violences répétées. Non seulement les migrants risquent leur vie en mer à cause des conditions dangereuses de la traversée, mais ils sont également confrontés à des violences systémiques, qu’elles proviennent des autorités libyennes ou des trafiquants d’êtres humains. Ces événements mettent en lumière la nécessité d’une intervention internationale urgente pour protéger ces personnes vulnérables.
Face à cette crise humanitaire persistante, Médecins Sans Frontières (MSF) appelle les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates pour protéger les migrants et réunir les familles séparées. L’organisation dénonce également l’impunité dont bénéficient les agresseurs et demande des actions concrètes pour garantir la sécurité et le bien-être des migrants en mer et sur le sol libyen. MSF a souligné qu’aucun migrant ne devrait être renvoyé en Libye, un pays qui ne constitue pas un refuge sûr, mais plutôt un lieu de souffrance extrême.