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Mali : Les critiques de Choguel Maïga contre Assimi Goïta divisent la classe politique

Les récentes déclarations de Choguel Maïga, Premier ministre de la Transition malienne, ont fait l’effet d’une bombe. Devant un public acquis à sa cause, Maïga a publiquement critiqué la gestion du gouvernement dirigé par Assimi Goïta, chef de la junte. Cette prise de position a suscité une vague d’indignation parmi les partisans de Goïta, renforçant les tensions au sein du pouvoir malien.

Lors d’un rassemblement, Choguel Maïga a dénoncé une gestion opaque de la Transition, accusant les autorités de marginaliser son rôle dans les grandes décisions. Il a également fustigé la prolongation de la période de Transition et l’absence de clarté sur les préparatifs des élections à venir. Pour Maïga, ces dysfonctionnements reflètent un manque de vision et de cohérence.

Ces critiques interviennent dans un contexte délicat, où le Mali cherche à retrouver une stabilité politique après plusieurs coups d’État successifs. Pour les soutiens de Goïta, les propos de Maïga constituent une violation des principes de solidarité gouvernementale.

Les critiques de Maïga ont immédiatement déclenché une levée de boucliers :

L’Alliance pour la Refondation au Mali (Aréma), proche du président Goïta, a exprimé sa désapprobation. Dans un communiqué, le mouvement a jugé que Maïga ne représente plus les valeurs de la Transition et a appelé à son départ.

Le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) a également condamné le Premier ministre, estimant qu’il a outrepassé ses prérogatives. Selon le CDM, ces déclarations publiques fragilisent davantage les institutions déjà sous pression.

La FORSAT Civile, un autre acteur influent, a qualifié les critiques de Maïga de « désordre institutionnel » et a exhorté les autorités à prendre des décisions rapides pour restaurer l’unité.

Cette confrontation entre le Premier ministre et le président de la Transition révèle des tensions profondes au sein du gouvernement malien. Depuis sa nomination, Maïga, chef de file du mouvement M5-RFP, incarne une certaine frange de la classe politique, parfois en décalage avec la ligne dure adoptée par Goïta et ses alliés militaires.

Les divergences portent notamment sur :

Le calendrier électoral, avec une opposition de Maïga à un éventuel report des élections.
La centralisation des pouvoirs, qui limite, selon lui, son rôle dans les processus décisionnels.

Quelles conséquences pour la Transition ?

Le bras de fer entre Maïga et Goïta risque de compliquer davantage la gestion de la Transition. Cette crise institutionnelle intervient alors que le Mali fait face à des défis colossaux, notamment :

La préparation des élections, cruciales pour un retour à un ordre constitutionnel.
Les sanctions internationales, en partie levées mais toujours menaçantes en cas d’instabilité prolongée.
Une Transition à un tournant décisif
Alors que la population malienne espérait un front uni au sein des autorités de Transition, les divisions exposées par les critiques de Maïga risquent de fragiliser davantage le processus en cours.

La question reste de savoir si Assimi Goïta optera pour un remaniement gouvernemental pour apaiser les tensions ou s’il maintiendra le statu quo, au risque de provoquer une rupture définitive avec son Premier ministre.

Quoi qu’il en soit, cette crise reflète une réalité persistante au Mali : le chemin vers une stabilité durable demeure semé d’embûches.

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