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Violences au Mozambique : L’opposition conteste les résultats de la présidentielle

Le Mozambique traverse une période de turbulences politiques et de violences après les résultats contestés des élections présidentielles du 9 octobre. Le parti au pouvoir, le Frelimo, a été déclaré vainqueur, suscitant des accusations de fraudes massives de la part de l’opposition, dirigée par Venancio Mondlane. Cet article explore les récents événements qui ont secoué le pays et l’impact de ces élections sur la stabilité de la nation.

Depuis l’annonce des résultats le 24 octobre, des manifestations violentes ont éclaté dans plusieurs villes, entraînant au moins onze décès, selon des ONG locales. La situation s’est détériorée avec des affrontements entre la police et les manifestants, notamment à Maputo, où des centaines de personnes ont été dispersées par des tirs de balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Les observateurs internationaux soulignent de nombreuses irrégularités durant le scrutin, intensifiant les tensions.

Le Frelimo, au pouvoir depuis 49 ans, a remporté l’élection avec près de 71 % des voix, tandis que Mondlane a obtenu 20 %. L’opposition accuse le gouvernement de frauder le processus électoral, qualifiant le scrutin de « volé ». En réponse, Mondlane a appelé à une grève nationale et à des manifestations prolongées jusqu’au 7 novembre.

Les manifestations ne se limitent pas à la capitale. Dans la province de Nampula, située à près de 2 000 km de Maputo, des affrontements ont également eu lieu. Les citoyens se sont rassemblés à Arresta, le plus grand marché de la ville, bloquant les routes. La police a répondu par des gaz lacrymogènes et des balles réelles, exacerbant le climat de peur et de chaos. Un mouvement de la société civile a décrit Nampula comme étant en plein désordre, avec des policiers déployés en grand nombre pour tenter de contrôler la situation.

Dans d’autres localités, comme Namialo, des manifestants ont brûlé des pneus et affronté les forces de l’ordre. Ces actions témoignent d’un mécontentement croissant face à une situation socio-économique déjà fragile dans ce pays d’Afrique australe.

Les irrégularités observées lors des élections ont suscité des préoccupations au sein de la communauté internationale. L’ONG anticorruption Public Integrity Center (CIP) a qualifié ces élections de « les plus frauduleuses depuis 1999 ». La mission de l’Union européenne a noté des « altérations injustifiées de résultats », affirmant que les chiffres de nombreux dépouillements ne concordent pas.

L’opposition a porté l’affaire devant le Conseil constitutionnel, demandant un nouveau comptage des voix. Ce dernier a déjà exigé des éclaircissements sur les résultats dans plusieurs provinces, une étape cruciale pour déterminer la légitimité du scrutin.

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