Relations tendues : L’Algérie accuse la France de tentatives de déstabilisation

Les relations entre Alger et Paris connaissent une nouvelle escalade. Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué Stéphane Romatet, ambassadeur de France à Alger, pour exprimer la « ferme réprobation » des plus hautes autorités algériennes face à ce qu’elles qualifient de « provocations et actes hostiles français » envers l’Algérie.
Selon le quotidien gouvernemental El-Moudjahid, cette convocation s’est déroulée la semaine dernière et reflète l’agacement croissant des autorités algériennes. Des « sources diplomatiques crédibles » ont affirmé que ces agissements français « ne sauraient rester sans conséquences ».
Alger accuse notamment Paris d’ingérence et de tentatives de déstabilisation. Ces accusations sont liées à des révélations sur l’implication présumée des services de renseignement français (DGSE) dans une campagne de recrutement d’anciens terroristes pour des fins subversives en Algérie. La chaîne publique AL 24 a récemment diffusé les aveux d’un individu, Aissaoui Mohamed Amine, présenté comme un agent manipulé par la DGSE.
Les journaux privés algériens, tels que El-Khabar et Le Soir d’Algérie, ont également relayé cette affaire sous des titres évocateurs : « L’Algérie avertit Paris : la patience a des limites » et « Dernière sommation ! ».
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu. Depuis juillet 2024, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont dégradées après le rappel immédiat de l’ambassadeur d’Algérie en France. Cette décision a été prise par le président Abdelmadjid Tebboune pour protester contre le soutien d’Emmanuel Macron au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental.
Les tensions ont été exacerbées par l’arrestation en France de Boualem Sansal, écrivain algérien également naturalisé français, ainsi que par d’autres gestes perçus comme inamicaux. Alger dénonce ce qu’elle considère comme une attitude systématique d’hostilité envers sa souveraineté.
Pour l’heure, aucune réaction officielle des autorités françaises n’a été enregistrée. Toutefois, cette convocation pourrait marquer un tournant dans les relations algéro-françaises, déjà fragilisées par une série de différends historiques, économiques et géopolitiques.