Israël suspend la fourniture d’aide, Gaza en insécurité alimentaire


La décision d’Israël de suspendre l’acheminement de nourriture, de carburant et de fournitures à Gaza a plongé l’enclave dans une crise humanitaire.
Les prix des produits de première nécessité ont triplé, et les habitants font face à une insécurité alimentaire grandissante.
Le gel de l’aide depuis le 2 mars menace les progrès réalisés lors de la première phase du cessez-le-feu conclu en janvier entre Israël et le Hamas. Pendant cette période, environ 600 camions d’aide humanitaire entraient quotidiennement dans Gaza, permettant aux agences humanitaires de renforcer les infrastructures de distribution de nourriture et de soins médicaux.
Aujourd’hui, les files d’attente s’allongent devant les centres de distribution. La dernière fois que nous avons reçu de l’aide, ce n’était qu’un sac de farine, et ce n’est pas suffisant , témoigne Bushra Abu Akar, une habitante de Khan Younis.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que ses stocks de nourriture étaient quasiment épuisés, ayant privilégié une distribution rapide aux populations les plus vulnérables. Le manque de carburant compromet également le fonctionnement des hôpitaux et des centres de distribution d’eau.
Dimanche, l’Etat hébreu a annoncé qu’il allait couper l’unique ligne électrique avec Gaza, qui alimente la principale usine de dessalement d’eau du territoire.
Une trêve incertaine
Le cessez-le-feu avait permis la libération de 25 otages israéliens en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens. Mais la deuxième phase de l’accord, qui devait mener à une trêve durable et au retrait israélien, est aujourd’hui incertaine. Car Israël, de son côté, souhaite une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu’à la mi-avril, et réclame, pour passer à la deuxième phase, la « démilitarisation totale » du territoire, le départ du Hamas du territoire palestinien, qu’il dirige depuis 2007, et le retour des derniers otages. Le Hamas détiendrait 24 otages vivants et les corps de 35 autres.
Par ailleurs, Israël a annoncé l’envoi d’une délégation au Qatar pour poursuivre les négociations. De son côté, le Hamas évoque des « signaux positifs » après des discussions avec des médiateurs égyptiens et qataris. Pendant ce temps, la situation humanitaire continue de se détériorer, mettant en péril des milliers de vies civiles.
L’offensive militaire israélienne a tué plus de 48 000 Palestiniens à Gaza, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la santé de Gaza.