Ramadan à Goma : entre résilience et espoir


À Goma, en République Démocratique du Congo, le mois sacré du Ramadan est loin d’être comme les autres années.
Conquise en janvier dernier par le groupe armé M23, la ville vit désormais sous le signe de l’incertitude et de la peur. Ces conditions difficiles impactent profondément les traditions et les pratiques religieuses de ce mois spécial. Cette année, les prières à la mosquée sont moins nombreuses. Nombreux sont ceux qui choisissent de prier chez eux, par crainte des insécurités qui règnent en ville. Les rassemblements pour la rupture du jeûne sont également moins festifs, la peur et la détresse s’étant installées dans le quotidien des habitants.
« Certains se réunissent dans leurs maisons pour prier, mais la prière de Taraweh, comme d’habitude, se fait à la mosquée, même si moins de fidèles y participent », explique Ahmed Salim, un fidèle musulman.
Malgré tout, la ferveur religieuse persiste. Ce vendredi, à la mosquée, les fidèles sont présents, partagés entre la joie de célébrer le Ramadan et la douleur de vivre dans une situation précaire. Leur vœu commun est simple : la prière pour le retour de la paix.
« Nos prêches sont axés sur la paix. Chaque jour, parmi nos prières, nous demandons la paix dans la province et dans tout le pays », affirme Maris Mambo, un autre fidèle.
Pour Goma, ce Ramadan est un véritable symbole de résilience. Bien que la ville soit en proie à l’insécurité, les responsables de la communauté musulmane rassurent les fidèles. Ils appellent également les autorités locales à assurer leur sécurité pendant cette période.
« Nos dirigeants ont rencontré les nouveaux responsables de la ville. Grâce à Dieu, ils ont transmis notre message et nous ont rassurés, nous permettant de prier en toute sécurité », témoigne l’Imam Djuma Dauda.
L’insécurité qui se renforce à la tombée de la nuit a obligé les mosquées à prendre des mesures de précaution. Les fidèles vivant loin des lieux de prière sont désormais invités à prier chez eux, notamment pour les prières nocturnes comme les Tarawih, essentielles pendant le Ramadan.
Le Ramadan à Goma n’est pas seulement une période de prière, c’est aussi un cri d’espoir pour un retour à la paix et à la sécurité. Les fidèles, bien que dans l’incertitude, se tournent vers la prière, espérant que ce mois sacré sera un moment de réconciliation pour leur ville meurtrie.