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Tentative de déstabilisation au Burkina Faso : les premiers aveux dévoilés

La Radiodiffusion Télévision du Burkina Faso (RTB) a diffusé dimanche soir les premiers éléments de preuve de la « tentative de déstabilisation » contre les autorités actuelles.

Une vidéo montre les aveux du commandant Ahmad Kinda, ancien chef des Forces spéciales burkinabè, qui reconnaît avoir orchestré une opération visant à renverser le gouvernement.

Kinda explique avoir sollicité des mercenaires via le journaliste Barry Abdoulaye, recrutant des Centrafricains pour former un groupe de 150 hommes armés de fusils AK-47, accompagnés de 10 mitrailleuses PKM, 10 lance-roquettes RPG-7 et 4 mortiers.

Le financement de l’opération, initialement prévu à 10 millions de francs CFA, s’est finalement élevé à 80 millions de francs CFA (environ 136 000 dollars), selon les aveux de Kinda. Ce montant a été versé à un intermédiaire au Niger pour faciliter l’acquisition de mercenaires et la logistique nécessaire avant l’exécution de l’opération à Ouagadougou.

Le commandant Kinda a également révélé que deux de ses hommes avaient été arrêtés par la police au Niger, compliquant la mission. Il assure avoir informé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition, ainsi que Barry Abdoulaye et un colonel nommé Ouoba. Pour mener à bien cette opération, Kinda avait prévu de distribuer des téléphones satellites (Thuraya) à ses chefs de groupe.

Le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, avait dénoncé une tentative de déstabilisation menée depuis l’étranger par d’anciens responsables, dont Paul-Henri Sandaogo Damiba, et impliquant l’infiltration de groupes terroristes.

Le plan prévoyait l’action d’un premier groupe de 150 terroristes à partir du 29 août 2024. Parmi les figures citées figurent Djibril Ipènè Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, Newton Ahmed Barry, ancien président de la Commission électorale, et Alpha Barry, ancien ministre des Affaires étrangères sous Roch Marc Christian Kaboré.

Le Burkina Faso, en proie à l’instabilité politique, a connu deux coups d’État en trois ans. Le premier, en janvier 2022, a évincé Roch Marc Christian Kaboré et porté au pouvoir Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même renversé en septembre de la même année par Ibrahim Traoré. Le gouvernement de transition dirigé par Traoré a récemment prolongé son mandat de cinq ans à partir de juillet 2024.

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